Je poursuis les comptes-rendus de Japan Expo 16e impact, avec des thèmes pour le moins hétéroclite : La conférence du mangaka Kenjiro Hata, un aperçu des défilés de cosplay et du contenu orienté culture et tradition.
Kenjiro Hata est connu en tant qu'auteur d'Hayate the Combat Butler mais son actualité est en rapport avec la série Seiyû's Life, qui vient de commencer au Japon et qui adopte le titre éponyme dont il est le dessinateur.
Le mangaka a débuté en tant qu'assistant de Kôji Kumeta, l'auteur de Sayonara Zetsubou-Sensei, ce qui laisse penser qu'il a hérité un certain nombre de traits de son maître dont la multitude de références à d'autres titres. Kenjiro Hata soutient cependant le contraire, en ayant déjà ce désir avant de travailler en tant qu'assistant pendant cinq ans. Il entretient ses connaissances en lisant beaucoup de mangas et en visionnant des anime, et a confirmé son engouement pour Love Live. Ensuite, il écrit son histoire naturellement, puis y insère ses références selon son envie.
Avec Hayate The Combat Butler, il est publié dans le Weekly Shônen Sunday depuis plus de 10 ans. Très diplomatiquement, il a évité de dévoiler quelle était son héroïne préférée dans ce manga. Il a juste confirmé que dans le tome 17, il avait l'arc The end of the World en tête depuis le départ, alors que cela constitue une petite cassure dans son récit.
L'adaptation en série d'Hayate The Combat Butler lui a permis de rencontrer Masumi Asano, la voix de Risa Asakaze. Cette dernière avait un projet de doujinshi, Seiyû's Life, avec des histoires sur les comédiens de doublage et Kenjiro Hata est devenu le dessinateur. Le format en yonkoma – quatre cases – vient d'ailleurs de la doubleuse, qui, selon le mangaka, a peut-être choisi cette forme pour que ce soit plus facile à dessiner si elle avait eu à le faire.
Aussi bien l'apparence que les caractères des seiyû sont inspirés de personnages réels. Il qualifie le métier de seiyû de difficile en pratique mais pas impossible, même pour des étrangers, en prenant pour exemple une amie chinoise qui a réussi à percer dans le milieu. Sur l'anime, il a laissé le soin à d'autres d'adapter ses personnages mais il s'est impliqué en jouant un rôle de producteur.
Kenjiro Hata doit partager son temps entre Seiyû's Life et Hayate The Combat Bultler, qui continue toujours, mais il s'est organisé en conséquence et n'en privilégie aucun au dépend de l'autre. À l'avenir il compte rester sur le même créneau mais envisage d'explorer d'autres types d'humour et a un projet en ce sens dès cet automne.
À Japan Expo, il est difficile de passer à côté du cosplay, qui est une composante importante – mais si on peut ne pas aimer – à l'ambiance de l'événement, avec des déjà des costumes sur les quais du RER B, voir même avant quand vous avez à traverser l'Île de France du sud au nord pour rejoindre Villepinte.
Sur place, beaucoup de visiteurs costumés se contentent de circuler dans le festival et s'attardent parfois à la scène 100% cosplay – rebaptisée Kitsuné cette année – pour se faire prendre en photo dans l'espace dégagé devant, ce qui limite les embouteillages humains dans les allées encombrées aux heures d'influence quand quelqu'un veut photographier un groupe de cosplayeurs en leur faisant prendre une pose, ce qui bloque le passage.
Les cosplayeurs ont aussi droit à la scène principale au travers des défilés officiels et le premier concours concernait les sélections françaises pour les World Cosplay Summit, pour désigner l'équipe de nos deux représentants nationaux pour la grande finale qui aura lieu à Nagoya le 1er août, entre 26 pays concurrents. L'événement enregistre un ou deux nouveaux pays chaque année et s'étire sur plus d'une semaine de défilés et autres opérations en relation.
Si cela semble bien se développer au niveau international, les sélections françaises ont quand même de plus en plus du plomb dans l'aile. Pendant les années fastes, il a fallu avoir recours à des pré-sélections car il n'y avait pas assez de temps pour faire passer tous les duos sur scène. Les recalés avaient juste le droit de défilé dans le final avec tous les groupes.
En 2015, Les lauréates étaient un duo en personnages du RPG Eternal Sonata mais j'ai compté qu'il y avait eu que 6 groupes et tout et pour tout. La qualité des costumes est encore au rendez-vous mais cela devient maigre pour tenir un défilé digne de ce nom.
L'évolution semble cependant logique avec la montée en puissance de l'European Cosplay Gathering, avec non seulement la sélection française pour 2016 mais aussi la grande finale européenne le samedi. Cela ne fait "que" onze pays mais il faut compter une prestation solo et groupe à chaque fois.
Le show semblait réglé comme du papier à musique, avec des accessoiristes au taquet qui emménageaient et débarrassaient la scène en un temps record, avec les groupes de supporters des différents pays placés à l'avance dans la salle et avec les jingles lancés avant chaque concurrent.
Au niveau des prestations, les différents concurrents sortent toujours l'artillerie lourde avec non seulement de superbes costumes mais des décors et autres accessoires qui en jettent. Je regrette cependant le jeu de lumière et d'effet systématique qui consiste à faire commencer les cosplayeurs dans la pénombre, voir la brume, pour ensuite les éclairer au final. Cela ne sied pas forcément à toutes les prestations et surtout dans le cas des solos, qui doivent avoir une petite minute pour passer. C'est dommage de n'avoir que quinze secondes pour les visualiser correctement, le temps que les lumières reviennent.
Bon point en revanche pour la plupart des concurrents qui utilisent parfaitement l'ensemble de la scène et du podium. L'époque où les prestations se cantonnaient au fin fond de la scène, semble complètement révolue.
Notez enfin que les représentants français ont fait mieux que participer : Le trio de vampires Van Helsing est arrivé premier parmi les groupes et Metroid Prime a fini troisième dans la catégorie solo, remportée par le Danemark avec un costume de Benten de Zone 00.
Ils étaient jugés par un jury international, auquel ont participé, entre autres, la cosplayeuse américaine Yaya Han et l'australien Wirru, qui ont pu partager leur vision du cosplay pendant leur conférence le dimanche.
Le dernier thème que je souhaiterai aborder est le contenu culture traditionnelle de Japan Expo. Je ne reviendrai pas sur les expositions mais sur une partie des stands et la programmation de l'espace Sakura, ex-scène culturelle.
Si vous cumulez les stands touristiques japonais, le nouvel espace cuisine japonaise Washoku, le coin des artisans Wabi Sabi, mais aussi les stands des associations habituelles de relaxation ou de jeux, sans oublier les différents arts martiaux, alors vous obtenez une surface conséquente, qui représente plus du tiers du Hall 5.
Vous pouvez retenir le verre d'eau à moitié vide, en rouspétant sur l'aspect supermarché et les prix élevés de la nourriture en regard des contraintes visiblement imposées par le concessionnaire des lieux. Le sujet revient régulièrement et ne devrait pas évolué. Le problème que j'ai pu remarquer en revanche, est la mauvaise disposition de certaines queues prévisibles à des stands de nourriture, qui empiétaient et coupaient la circulation et le flux de visiteurs du côté de Washoku, d'une part et de l'aire des arts martiaux, d'autre part.
Pour le verre à moitié plein, vous pouvez retenir les larges espaces accordés au Kyûdô mais aussi la programmation renouvelée de la scène culturelle. C'est un peu le challenge chaque année pour trouver d'autres sujets à présenter, avec en plus toute la partie culinaire en moins, depuis qu'elle a son espace dédié.
Dans chaque session de calligraphie, les artistes présentent leur propre sensibilité et cherchent l'originalité pour se démarquer. J'avais déjà remarqué le groupe Kurie l'année dernière et j'ai plutôt suivi les prestations de Rio Haruki, accompagnée par une musicienne et un magicien, et celles d'Houkou Nakashima, presque plus invité mode que calligraphie.
Un autre exemple de renouvellement est la répétition d'une cérémonie de mariage avec les commentaires pour comprendre les différentes étapes. L'opération allait jusqu'au changement de tenu de la mariée et la prise de la photo officielle du couple.
Au niveau des concerts, vous aviez divers groupes musicaux dont le duo Neo Ballad, mélange de percussions électroniques et de chant traditionnel, ainsi que quelques séances de taiko et le retour du groupe Takarabune, doublé de leur danse Awa Odori.
En pleine canicule, le public a pu également participer à des sessions de Yosakoi.
La mascotte Kumamon de la préfecture Kumamoto était de la partie.
L'aspect samurai a été confié à la troupe Ideal qui a enchaîné les prestations sur la durée du festival. Le spectacle était plus orienté danse que cascade pure ou encore découverte approfondie comme c'était le cas avec les amateurs d'armures anciennes venues les années précédentes.
D'autres petits spectacles avaient lieu également sur la petite scène de la ville de Kyoto, ainsi qu'à l'espace Wabi Sabi. Il était un peu difficile de connaître les horaires et le contenu exact des shows, mais rien n'empêchait de jeter un coup d'œil au passage.
Dans Japan Expo 2015 (16e impact) |..., il a été dit
[...] Compte-rendu rapide ci-dessous, mais le lecteur cherchant vraiment des infos j’en conseille d’autres, autrement plus complets. [...]