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Yôkaï - Dictionnaire des monstres japonais

Par le :: Découvertes

series , films , mangas , hayao_miyazaki , ghibli , 2007

Quand j'ai vu Pompoko pour la première fois, je me suis senti frustré devant la scène du grand défilé ou les tanukis reprennent à leurs comptes des tableaux des contes et des légendes japonaises. Pour vous expliquer, ce serait exactement le sentiment où vous regardez un bon film avec de nombreux clins d'oeil mais que toutes ces références vous sont complètement inconnues. Vous avez l'impression de rater la moitié du spectacle.

Yôkaï - le dictionnaire des monstres japonais, édité chez Pika,  permet d'y remédier en partie. Le premier volume est sorti en janvier 2008 et la parution du deuxième tome date de juillet dernier. Il ne s'agit pas d'un ouvrage rédigé ad hoc par des français à l'instar d'un énième bouquin Comprendre les mangas ou de la série d'articles dans le magazine Animeland sur la mythologie japonaise. C'est la traduction intégrale du travail de Shigeru Mizuki, qui a consigné ici son savoir et ses études sur les monstres japonais.

Shigeru Mizuki est un mangaka, dont la bande dessinée NonNonBâ a fait quelques bruits en France, en remportant le prix du meilleur album  au festival d'Angoulême en 2007 pour sa version française, parue chez Cornélius. Son travail le plus connu est sans contexte Gegege no Kitarô, qui a été dérivé dans de multiples séries télévisées. Les premières adaptations datent de la fin des années soixante et un nouvel opus est encore sorti en 2008!  Celui qui connaît un peu les mondes qu'il a dessinés, ne s'étonnera pas de voir un expert dans le référencement des Yokaï.

Le mot dictionnaire donne une consonance assez  impersonnelle à l'ouvrage et j'aurai préféré la nuance apporté par  encyclopédie, qui reflète beaucoup plus l'écrit de Mizuki. Concrêtement, chaque page est une fiche sur un Yokaï, avec une illustration de l'auteur. L'édition originale classe les monstres suivant leur nom dans l'ordre alphabétique japonais, tandis que l'édition française prend un ordre alphabétique classique pour éviter de perdre le lecteur. Ce n'est guère gênant, car chaque fiche est  indépendante même si elles se font parfois référence. Les deux volumes sont équilibrés en coupant au milieu de notre alphabet, de A à K pour le premier, et de M à Z pour le deuxième.

Mizuki nous présente un Yokaï en le décrivant mais également en ressortant quand il le peut la légende où il apparaît, ou bien une petite anecdote qui le met en scène. L'Akijata est soupçonné d'ouvrir les écluses d'un village malgré la surveillance des samouraïs, tandis que ceux qui ont croisé un Shibaki tombent, victime d'un empoisonnement. L'auteur montre bien qu'il n'y a pas qu'une seule vérité et qu'il manque souvent de précision sur la nature réelle du monstre, rapportée par des légendes souvent très locales. Il insiste ainsi sur la région, d'où provient la croyance, en donnant un côté un peu ethnologue sur les populations et le pourquoi de la légende. A cela s'ajoute sa propre vision avec ce qu'il a pu apprendre notamment via sa grand-mère et aussi ses propres convictions.  Le mélange étonne parfois : Vous passez d'une page avec moult certitudes à une autre fiche avec une description beaucoup plus vague, qui laisse libre recourt à votre imagination.

D'après la préface des traducteurs, l'auteur s'est appuyé pour ses dessins sur des illustrations traditionnelles mais il a du aussi composer pour accoucher de sa propre représentations de certains Yokaï. La préface mentionne d'ailleurs le défilé dans Pompoko mais elle insiste également sur la liberté d'interprétation en prenant pour exemple la représentation qu'a faite Hayao Miyazaki de certains monstres traditionnels. Les caractéristiques sont communes mais l'image est très différente.  Ils mettent en avant le cas de Haku, dans le voyage de Chihiro et  je vous signalerai aussi  celui des Kodama, où l'image de Mizuki est bien plus effrayante que les peluches du studio Ghibli dans Mononoke Hime.


Pompoko

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