Après un deuxième article axés sur les conférences des invités, je termine mon compte rendu de Japan Expo 22e impact par un tour d'horizon pour traiter du reste.
Avec son hiatus biennal, le salon a perdu son créneau traditionnel de début juillet au parc des exposition à Villepinte et se retrouve maintenant abonné aux longs week-ends du 14 juillet, en laissant la place au salon mondial Première Vision des professionnels de la mode, qui existe depuis presque 10 ans en fait et qui devrait perdurer.
À la conférence de clôture, les organisateurs de Japan Expo ont confirmé les dates du 11 au 14 juillet 2024 pour la prochain édition qui pourra donc coexister avec la préparation des Jeux Olympiques qui auront lieu 2 semaines après.
Mi-juillet correspond au début des travaux sur les réseaux de RER et de métro avec le double combo SNCF et RATP qui ferment en même temps les lignes qui desservent les même zones. À partir du 15 juillet, j'ai du me passer non seulement de mon trajet le plus rapide mais aussi oublier mon itinéraire bis pour prendre une troisième option avec au passage des correspondances à la gare d'Austerlitz en plein travaux aussi et avec la moité des sorties fermées. Non seulement c'est plus long mais cela devient vite problématique quand il y a le moindre problème vu qu'il n'y a plus de trajet alternatif.
En ce qui me concerne je suis passé au travers des incidents du RER B en arrivant plus tôt que nécessaire et en partant sans m'attarder mais que ce soit à l'aller ou au retour, la ligne a fait très fort pendant le salon avec un incident par jour. Pour 2024, la SNCF a déjà vendu du rêve aux organisateurs de Japan Expo en indiquant que les travaux continueraient et qu'elle enverrait son personnel en congés en juillet pour avoir un dispositif optimal pendant les Jeux Olympiques en août.
L'année dernière, la SNCF avait demandé à décaler les horaires d'ouverture du salon pour fluidifier le trafic voyageur mais ils avaient fait leur requête en juin 2022, bien trop tard pour modifier ce paramètre. En revanche, cela a été appliqué en 2023 avec une ouverture à 9h30 pour les billets standards et une fermeture officielle des portes à 18h30. Les différentes formules à privilèges ont permis d'avoir des premières vagues de visiteurs à 8h15, 8h30 puis 9h.
À l'aller il y a toujours eu ces vagues et même les visiteurs avec des entrées classiques viennent plus ou moins tôt, parfois plusieurs heures en avance, entre ceux qui veulent entrer dans premiers et ceux qui arrivent la fleur au fusil en pensant qu'il y aura quelques personnes devant eux en arrivant dix minutes avant l'ouverture. La différence s'est en revanche sentie le soir. L'année dernière, nous devions systématiquement faire le tour des bâtiments sous un soleil de plomb pour rejoindre la gare. En 2023, le dispositif n'a été mis en place que pour le vendredi.
Il faut dire que la plupart des spectacles finissaient à 17h et que juste après les écrans géants des scènes invitaient les visiteurs à partir.
Au retour, je n'ai jamais eu à ruser pour prendre une rame jusqu'à Roissy et revenir ensuite dans l'autre sens. La queue était raisonnable dans la gare hormis évidemment les files d'attente aux machines des naïfs qui avais oublié d'acheter leurs billets de retour. Je suis même tombé sur un train au départ du Parc des Exposition et direct jusqu'à Paris Gare du Nord mais vu la foule sur le quai, j'ai été étonné que les wagons soient restés à moitié vides. Je doute que tous ces gens aient à descendre en cours de route ou bien certains voulaient éviter la moindre correspondance.
Le personnel de Japan Expo initialement prévu pour diriger les visiteurs vers la boucle de contournement était mobilisé à la sortie même quand l'itinéraire n'était pas activé et il avait du recevoir comme consigne de nous souhaiter un bon retour au moins le jeudi soir. Je n'ai rien contre le staff qui disait au revoir gentiment mais en revanche, entendre une voix nasillarde répéter le message au microphone était tout sauf agréable et tapait bien sur les nerfs après une journée chargée. Heureusement, je ne l'ai plus entendue samedi et dimanche. Vendredi je suis tombé sur quelqu'un d'autre et il faisait un boulot utile pour rediriger le flux des sorties soit vers RER, soit vers les navettes du parking. Notez qu'une partie des parkings était accessible au public en traversant le Hall 2 à pied.
Je n'ai pas remarqué d'activité organisée sur le parvis à l'exception d'un food truck mais il y avait de nouvelles ouvertures dans les Halls pour pouvoir accéder à l'extérieur. Cela permet d'avoir des itinéraires alternatifs publics quand vous souhaitez rejoindre une partie du festival sans avoir à traverser une foule dense dans les allées. J'ai bien apprécié le passage via l'extérieur pour rejoindre la scène Ichigo depuis Také et inversement, ainsi que le passage via les entrées pour passer du Hall 4 au Hall 6 lorsque j'avais un déplacement entre la salle Yuzu et la scène Kuri par exemple. En revanche, c'était plus difficile de circuler jusqu'à la scène Tsubamé.
(c) Sefa Event
La disposition des scènes a légèrement été modifiée par rapport à 2022 notamment avec la scène Tsubamé qui accueille des concerts ouverts qui a déménagé du Hall 4 à côté de la salle Yuzu au Hall 5 à côté de la scène Kitsuné réservée au activités cosplay. Les organisateurs de Japan Expo vante la scène Tsubamé pour être ouverte sur l'espace du festival et permet de drainer des visiteurs mais en pratique, elle n'est pas autant dans le flux de la foule que peut l'être la scène Sakura de l'espace culture et tradition. Mon principal reproche est qu'elle n'était pas très facile d'accès notamment lorsqu'il faut traverser le village cosplay vu qu'il était impossible de passer derrière la scène Kitsuné alors qu'il est possible de contourner la scène Sakura par exemple.
Malgré tout, la scène Tsubamé est mille fois là où elle a été cette année qu'en 2022. Cela a évité la pollution sonore réciproque qu'il y avait avec la scène Yuzu et si elle n'était pas pleinement dans le chemin des visiteurs, elle n'était pas non plus dans le désert que représentait le Hall 4 et l'espace Amazing l'année dernière. J'ai trouvé que l'espace autour était bien équilibré avec suffisamment de place quand les artistes huppés venaient se produire sans que cela ne fasse trop vide pour les interprètes moins connus.
Il y avait des emplacements prévus devant la scène pour permettre aux artistes sans stand sur le festival d'organiser des meet & great ponctuels avec le public. L'initiative était sympathique et j'ai toujours vu du monde quand je tombais sur une session, voir carrément une queue conséquente.
Les chanteurs ont généralement pu alterner plusieurs scènes. Certains ont eu droit à la salle Ichigo, avec un environnement plus proches d'une salle de concert habituelle ou bien la scène Yuzu, avec une capacité quand même importante mais aussi la petite scène Kamo, située dans un univers plus proche des jeux vidéos.
Sauf pour le groupe d'idols Sakurazaka46 qui n'a fait qu'un showcase le samedi avant la final de la saison 11 de l'European Cosplay Gathering, vous aviez plusieurs chances de voir les artistes chanter, y compris Mika Kobayashi et Vicke Blanka.
Avec plus de cinquante personnes, la troupe Youth Theatre Japan pouvait uniquement se produire sur la scène Ichigo. Ils sont passés vendredi juste avant le vidage de la salle pour le cosplay qui suivait mais j'ai trouvé qu'il y avait encore du monde – et finalement peu de gens qui attendaient pour le cosplay Amazing ce jour-là. En revanche, dimanche, ils sont passés après la vidage de la salle et avant les sélections françaises pour l'ECG, avec plusieurs centaines de sièges de devant réservés pour les accès privilèges donc bien clairsemés, d'autant plus que le cosplay commençait une heure après.
La petite scène Nozomi a déménagé dans le Hall 6, un peu esseulée à côté des espaces dédicaces mais au moins à l'écart des jeux vidéo musicaux et surtout des autres scènes. J'y suis juste passé pour la rencontre Yanai, l'artiste de Hong Kong invitée par Chatto Chatto. La sono de la scène était faible mais l'environnement immédiat était calme à l'exception du message en boucle de Brigitte Lecordier qui invitait les visiteurs à anticiper leur départ et qui couvrait tout alors que la conférence était en cours.
Chatto chatto fait partie des éditeurs qui avaient un stand pour la première fois à Japan Expo. Ils n'ont pas fait les choses à moitié avec l'accueil d'une invité, la vente de son one-shot Self_ en exclusivité pendant le salon, la tenue non seulement de séances de dédicaces mais d'une conférence et d'un exposition. L'exposition a connu quelques soucis techniques le premier jour mais ils ont finis par être résolus.
Ils ont participé à l'initiative de Mangas.io qui ot monté un village manga qui regroupait plusieurs maisons d'édition dans le Hall 5, où sont habituellement présents les autres labels habituels, de Crunchyroll, à Pika en passant par Kana et Ki-oon pour n'en citer que quelques uns. Les éditeurs ont leurs stands de ventes mais arrivent aussi avec leurs espaces d'activités et d'expositions. Ceux de Ki-oon et de Crunchyroll sont toujours aussi impressionnants, sans oublier le Luffy géant des éditions Glénat.
En cumulé, les éditeurs ont invité beaucoup d'artistes japonais dont la plupart ont tenu au moins une conférence. Mangetsu a fait venir Shu Sakuratani, le mangaka de Rooster Fighter : Coq de Baston mais il est un peu dommage que nous n'ayons pas eu cet auteur en conférence, surtout avec un titre aussi original et déjanté.
Japan Expo réserve toujours son lot d'invités surprises et cette année, je retiens la présence de Suehiro Maruo, l'auteur de Tomino la Maudite au stand Now Japan qui vendait des reproductions de différents artistes. En achetant une de ses reproductions, il était possible d'obtenir un dessin dédicacé de l'auteur.
La mangaka Rukana, qui a une dizaine de titres shôjô à son actif, était aussi présente au stand Copic pour faire la promotion du matériel en enchaînant les illustrations tout au long du salon.
Les éditeurs s'arrangent aussi pour organiser des séances de dédicaces avec leurs artistes occidentaux. Je retiendrai une séance d'Animation Digital Network, où il suffisait de passer devant le stand pour être alpagué par le staff pour compléter la courte queue pour Joe Celse et Nicolas Jaffre, respectivement réalisatrice et character designer de la série Dreamland alors qu'ils faisaient gracieusement un dessin pour chaque personne.
Pour revenir à l'organisation des espaces, une partie du Hall 5 a été réorganisé avec moins de stands jeunes créateurs dont une partie a déménagé aux Hall 6 aux côtés des stands amateurs. Ce déménagement était bienvenue car leur position dans le Hall 6 était dans le flux des entrées et à côté des boutiques qui drainaient les visiteurs.
Dans le Hall 5, l'espace libéré a été repris par les associations d'arts martiaux. Petite curiosité cette année avec des combats de sumos – des vrais pas ceux avec des poupées gonflables.
L'espace Washoku réservé à la cuisine japonaise est resté au même endroit avec des stands culinaires tout autour et notamment des stands de pâtisserie qui ne désemplissaient pas.
De l'autre côté du jardin intérieur, il y avait les stands japonais et parmi eux le fabricant du curry qui proposait des démonstrations mais surtout distribuait les échantillons cuisinés au public.
Parmi les exposants liés au tourisme, vous aviez un stand sur la préfecture d'Aichi qui mettait en avant l'ouverture du nouveau parc Ghibli dans ses contrées.
J'apprécie toujours autant l'espace Wabi Sabi des artisans japonais, notamment pour les démonstrations régulières sur une mini scène.
Ils tiennent toujours une scène artistique, ou viennent défiler les artistes qui passent aussi sur la scène Sakura. Leurs prestations sont plus courtes et ne duren qu'un quart d'heure mais c'est très bien quand on vient juste butiner entre deux autres spectacles.
Le programme n'était pas publié mais nous savions que c'était une fois par heure. Dimanche soir, le groupe Akara a fait son dernier show là-bas quelques minutes avant la fin du salon.
Pour voir des spectacles un peu plus longs, une demi-heure en moyenne, il fallait se rendre à la scène Sakura qui se remplissait très vite en journée. Le programme proposait une vraie pause de plus d'une heure à midi mais il était bien dense de 10h jusqu'à 17h.
Du côté des jeux vidéo dans le Hall 6, vous aviez les gros stands des éditeurs tel que Nintendo et le stand Genshin Impact de 2022 a été remplacé par Hoyoverse mais avec toujours autant de monde qui faisait la queue.
Japan Expo a innové aussi cet année en organisant des interventions de VTubeurs Nijisanji sur les écrans de la scène Yuzu dans le Hall 4. L'interaction est plutôt limité et il ne s'est pas passé grand-chose mais le public a répondu présent. À la conférence de clôture, il a été dit que l'expérience devrait aller plus loin avec peut-être la possibilité d'organiser des sessions de dédicaces.
Le Hall 6 accueillait aussi les activités de jeux de différentes associations avec notamment la scène Sora. Chaque stand était spécialisé dans un type de jeu et les nouvelles règles limitaient la surenchère de sono entre les étales. Cela ne les a pas empêché d'être envahi par les musiques du concert de Yoshiki depuis la scène Yuzu et inversement, nous avons eu droit à une sono à fond pendant le live drawing de Horimiya.
Il y a avait également des éditeurs de jeux occidentaux et plus surprenant tout ce tournait autour de la Corée de la K-Pop au drama, avec notamment la scène Sky pour les spectacles de danse. La catégorie Amazing est fourre-tout et destinée à englober tout ce qui est hors Japon mais cela surprend d'y voir des cultures asiatiques alors qu'il n'y a pas trop cette distinction au niveau des éditeurs par exemple. D'un autre côté, si le hall 4 faisait moins désert en terme de stands par rapport à 2022, il restait peu fréquenté à part la foule qui faisait la queue devant la salle Yuzu.
Il faudrait peut-être plus mettre en avant le raccourcis via les halls d'entrée entre les Hall 6 et le Hall 4, cela inciterai à traverser le Hall 4 alors que je suis le premier à plutôt passer par le tunnel avec le Hall 5 pour circuler vers la salle Yuzu. Déjà que certains visiteurs sont capables de rester dans le Hall 6 sans s'apercevoir qu'il y a le 5… D'un autre côté, les stands actuels placés au Hall 4 ne devaient pas avoir d'impératifs de chiffre d'affaire et se sont peut être satisfaits de leur fréquentation bien qu''ils devaient se sentir en marge du salon.
Je terminerai par quelques mots sur l'application mobile de Japan Expo. J'ai compris que la société qui permettait d'avoir un plan interactif a disparu et la fonctionnalité avec, mais oui, ce serait fort utile. Je n'ai jamais réussi à trouver un stand amateur via son numéro d'emplacement et j'ai fini par tomber dessus car il avait posé une photo sur les réseaux sociaux. Ce serait plus simple avec de la géolocalisation mais la limite actuelle concerne aussi le programme des spectacles. Ce serait bien si l'agenda pouvait être remis à jour plus ou moins en temps réel. Jeudi j'ai constaté des annulations non annoncées tels que le premier showcase de Jean-Paul Césari ou le speech sur la préfecture d'Aichi et quand je suis arrivé à l'heure pour voir la troupe 096k sur la scène Ichigo, le spectacle du groupe Katanayaichi a commencé à la place. J'en ai conclu que la représentation des chroniques de Keiji Maeda avait été remplacée pour un quelconque problème donc je suis reparti mais au final le programme avait bien une demi heure de retard mais tout était décalé sans aucune annulation. Enfin, s'il était possible sélectionner un filtre avec plusieurs scènes à la fois et au moins de résoudre le bogue où l'application propose un filtre sur les thèmes alors que je viens de filtrer par lieux et que je veux sélectionner une autre scène…